Braseros
Braseros est composés de fûts métalliques disposés en cercle et émettant de la lumière et du son, ils rappellent les bidons de fortune embrasés des chantiers ou de certains quartiers excentrés des métropoles mais dans une version qui emprunte volontairement les formesd’un mobilier urbain. En s’approchant de Braseros le visiteur peut écouter à loisir de discrètes diffusions sonores réalisées à partir de différents matériaux (entretiens, ambiances,...) collectés dans la ville et mixés à d’autres sources sonores composées.
Le dispositif est à la fois sonore et lumineux. La partie sonore est une composition qui fonctionne grâce à une programmation logicielle créé par l’artiste qui permet la diffusion sur un système d’enceintes à l’intérieur des fûts d’une composition qui s’étend sur la durée de son installation, de jour comme de nuit. L’artiste intègre dans sa composition par ce système logiciel la possibilté de combinaisons complexe et riche à partir de cellules sonores déjà déterminées.
La partie lumineuse est connéctée d’une manière télématique à la diffusion sonore et répond par des intensités lumineuses aux sons de la composition musicale. Il s’agit réellement d’une occupation d’un espace urbain par le son, une étendue sonore composée. Braseros ne lutte pas contre le bruit de la ville, il l’accompagne, s’y insère jusqu’en
devenir un des acteurs.
Lorsque l’on est en position d’écoute, on se fait face, et on peut tourner autour et dans ce cheminement circulaire on découvre la composition sonore et lumineuse toujours mouvante.
Une métaphore du feu de camp, comme lieu d’une possible convivialité et d’une transmission
orale de la mémoire.
Biennale Art Grandeur Nature, «D’impossibles rendez vous», Les Lilas Seine Saint Denis, 2008
Festival Sonorama, Besançon, 2009
Festival Ososphère, Strasbourg, 2009
Festival CitySonics, Mons, 2009
Arts Ephémères, Marseille, 2023
Braseros
de Christian Vialard
Un braséro est un appareil de chauffage en plein air acheté impulsivement dimanche dernier en promo (Stop Affaire) dans une jardinerie à la sortie de la ville ou improvisé avec un vieux bidon récupéré et troué placé au coin d’une rue dans le Bronx.
Première agora de l’être pensant on se réunit autour du feu, on y fait tribu, groupe, famille, bande. Chemi- née collective le brasero a disparu de l’espace public (hormis des terrasses de café abritant en hiver les fumeurs) pour se réfugier dans l’espace privé du jardin familial. Dommage. Comme dispositif simulant l’agora, les sociétés démocratiques préfèrent la rue piétonne et la galerie marchande aux braséros. Definitly.
Avec ces deux dispositifs de braséros semi high-tech sonorisés, le brasero fait un retour en force dans l’espace public. Il est désormais autonome générant sa «lumière» et ses «conversations». On peut (doit) sans doute s’approcher d’eux comme l’on s’approche d’une fouille archéologique, on y perçoit des bribes d’informations, on s’interroge sur des fonctions utilitaires, on tourne autour pour humer de l’Histoire, on tente d’imaginer ce désir (incroyable) qu’on eu des civilisations passées de se réunir autour d’un feu pour échanger des idées.
Les Braseros de Christian Vialard font partie d’un projet plus vaste intitulé New Camp, dans lequel il convoque et remet en scène des processus perdus, des pratiques résistantes, des usages amphigouriques.
Éric Arlix